sam 23 dec 2006

Un chômeur punk devient une star médiatique en Allemagne

23 12 2006

Henrico Frank est devenu le chômeur le plus connu d'Allemagne après que le chef du parti social-démocrate lui a conseillé il y a une dizaine de jours de se laver et de se raser pour trouver un emploi, mais il ne s'est présenté à aucune des huit offres qu'il a reçues depuis. Sept entreprises qui lui ont fait des propositions ont indiqué mercredi avoir seulement été contactées par sa porte-parole. La huitième a dit n'avoir été contacté ni par elle, ni par le chômeur.

Henrico Frank, 37 ans, est devenu une star médiatique depuis qu'il a apostrophé le 12 décembre le président du SPD Kurt Beck en plein marché de Noël à Wiesbaden (ouest). Le chômeur, éméché, la barbe en broussaille, et portant des piercings, l'interpellait sur son sort. Et Kurt Beck lui répondait : "Commencez par vous laver et vous raser, vous trouverez aussi du travail!"

Depuis cette rencontre, pas un jour ne se passe sans que la presse allemande publie un nouvel article sur Henrico Frank, un ancien Allemand de l'est venu s'installer à l'ouest, qui se présente comme un punk et porte à l'occasion un badge avec l'inscription en caractères gothiques: "Le travail, c'est de la m..."

Prenant les conseils du président du SPD au mot, le chômeur s'est toutefois rasé et s'est adjoint les services d'une assistante, également chômeuse, qui le représente devant la presse. Parallèlement, le gouvernement régional de Rhénanie-Palatinat (ouest), dirigé par Kurt Beck, lui a transmis huit offres d'emploi.

Parmi ces offres figurent un job de plongeur dans un restaurant, un poste d'éboueur ou encore une formation de chauffeur de camion assortie d'un emploi fixe.

Mais "ça ne fait pas l'affaire", a déclaré sa porte-parole, Brigitte Vallenthin, arguant que ces offres étaient inadéquates, Henrico Frank souffrant d'un déplacement des vertèbres.

"Même avec ses troubles de santé, il devrait venir se présenter chez nous", a affirmé une entreprise du bâtiment de Wörrstadt (ouest).

"Nous l'aurions pris chez nous, mais il n'est même pas capable de se présenter en personne", a dit Hannelore Kilb, qui dirige une entreprise de recyclage près de Francfort.