mer 6 dec 2006

Nokia imagine un téléphone portable solaire et doté de l'odorat

06 12 2006

Si prendre des photos avec un mobile est aujourd'hui banal, demain en voyage, dans un pays, vous pourrez peut-être capturer les senteurs locales et les transmettre à vos amis via le mobile, dit Nokia, le premier fabricant mondial de téléphones portables.

Le fabricant finlandais, qui travaille sur de nouveaux concepts, imagine également que ce mobile du futur pourrait également ne plus avoir besoin de se recharger, grâce aux capteurs solaires intégrés sur sa robe.

"Les capteurs vont tout changer. Ils peuvent détecter le mouvement, la position ou l'altitude", a déclaré au cours d'un entretien en marge de deux conférences à Hong-Kong Tero Ojanpera, responsable technologique chez Nokia.

L'odorat est une fonctionnalité que l'on pourra trouver un jour dans un téléphone. " On est certes loin d'une application de masse, mais l'intégration de l'odorat fait son chemin. Je la crois possible", a ajouté Ojanpera.

Nokia n'intègre pas des fonctionnalités sur ses mobiles en tant que fin en soi, a expliqué le constructeur finlandais, en réponse au débat consistant à savoir si le consommateur préfère un simple téléphone ou l'équivalent d'un couteau suisse.

"Il ne s'agit pas seulement de multiplier les fonctions, comme ajouter un tournevis ou une paire de ciseaux qui n'ont rien à faire ensemble".

"Fondamentalement, je pense que le concept du couteau suisse est faux. Il s'agit plutôt de savoir comment on associe des fonctionnalités voisines. Vous pouvez jouer de la musique comme sur un lecteur MP3, mais vous pouvez aussi la télécharger et l'associer à de la vidéo que vous venez de prendre. La façon dont tout ça interagira, nous sommes actuellement incapables de l'imaginer", a-t-il dit.

MIEUX ET NON TOUJOURS PLUS

Dans un futur immédiat, les consommateurs peuvent espérer des versions améliorées de leurs combinés actuels, a déclaré Ojanpera. Une capacité de stockage de 100 gigaoctets, la haute définition, un capteur vidéo offrant une image plus détaillée, un son en trois dimensions et la possibilité de relier le mobile à un vidéo projecteur sont autant de fonctions possibles d'ici 2009, a-t-il ajouté.

Ces fonctionnalités apparaîtront d'abord sur des mobiles haut de gamme dont le prix devrait être supérieur à celui des ordinateurs. Selon Ojanpera, le fabricant finlandais ne souhaite cependant pas réserver ses innovations aux seuls clients fortunés.

Cette année, plus de 500 millions de personnes vont se convertir au portable et la plupart d'entre elles viennent de pays émergents où il n'y a tout simplement pas de prises de courant au mur pour recharger ces appareils.

"Le prochain milliard d'abonnés après les trois milliards de clients enregistrés cette année viendra sans doute de régions où l'électricité n'est pas un acquis", a-t-il déclaré.

Nokia cherche donc des alternatives dans la pile à combustible qui permet d'obtenir du courant grâce à un procédé électrochimique, en remplissant les cartouches d'un liquide.

Mais le procédé ne convainc pas vraiment le fabricant finlandais.

"Nous avons étudié les piles à combustible, mais sommes parvenus à la conclusion qu'en utilisation concrète, leur usage n'était pas vraiment pratique. Ce n'est pas une question de technologie mais d'usage", a-t-il expliqué.

"Puis, nous nous sommes penchés sur l'énergie solaire mais je ne pense pas que cette technologie va décoller avant d'être complètement intégrée dans les téléphones, sur leur surface. Nous étudions le moyen d'y parvenir", a ajouté Ojanpera.

Nokia s'intéresse également à la consommation énergétique des différentes fonctions de ses appareils. "Nous devons nous concentrer sur la gestion totale de l'énergie. Quand faut-il solliciter le processeur pour le traitement vidéo, la radio", a-t-il ajouté.

Les consommateurs à la recherche d'un appareil doté d'une autonomie en veille de plus de deux semaines peuvent espérer dans le futur recharger moins souvent leur combiné. "L'autonomie en veille va être améliorée", a-t-il assuré.

Nokia travaille sur des solutions pratiques pour des problèmes concrets, a affirmé Ojanpera. "Je dis aux chercheurs: Ne restez pas à Helsinki. Allez à la rencontre des gens et leurs problèmes".