lun 4 dec 2006

Il proposait des mèches de cheveu de Ramsès II sur Internet

04 12 2006

Un homme qui avait mis en vente sur Internet des mèches de cheveux et des morceaux de bandelettes dont il affirme qu'ils proviennent de la momie du pharaon égyptien Ramsès II a été interpellé mardi soir à son domicile de Saint-Egrève (banlieue de Grenoble) et placé en garde à vue, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

L'homme âgé de 50 ans et facteur de profession, a précisé être en possession de ces "échantillons" de la momie car son père avait participé à des opérations d'analyses et de traitements effectués à la fin des années 1970 par le CEA (Commissariat à l'énergie atomique) de Saclay sur le corps du pharaon momifié et inhumé 1.300 ans avant notre ère, selon la même source.

La police judiciaire a saisi au domicile du vendeur, également écrivain public et correspondant du quotidien le "Dauphiné-Libéré", une dizaine de sachets plastique et de petites boites contenant de minuscules échantillons de cheveux et de bandelettes d'une longueur d'un centimètre environ, censés avoir appartenu à Ramsès II. L'ensemble ne pèse que quelques grammes. Le vendeur qui devrait être remis en liberté dans la journée pourrait faire l'objet de poursuites pour "recels".

"C'est vraiment une bêtise. Il a essayé de vendre ces cheveux uniquement par curiosité, pour rigoler, vraiment pas dans le but de gagner de l'argent, juste pour voir s'il y avait des gens intéressés", a expliqué à l'Associated Press l'épouse du facteur, Sonia Diebolt. Selon elle, les "échantillons" que possède Jean-Michel Diebolt sont authentiques. "Ils lui viennent de son père qui est décédé, j'ignore si ce dernier avait le droit de les prendre mais ils sont bien vrais", a ajouté Mme Diebolt.

"Vends mèches de cheveu de la momie de Ramsès II: 2.000 euros" indiquait l'annonce du site http://www.vivastreet.fr, retirée de la consultation mercredi matin. Elle précisait que l'offre portait également sur des échantillons de résine d'embaumement et de bandelettes de la momie. L'auteur de l'annonce expliquait qu'il est "le seul à les détenir et comme il n'y aura plus jamais aucun prélèvement sur la momie qui est désormais au Caire, la somme demandée pour les acquérir est en relation avec la rareté de l'objet". Comme preuve de l'authenticité de ces pièces le vendeur affirmait pouvoir remettre "une copie des résultats de ces analyses, et les publications faites à ce sujet".

Conservée aujourd'hui au Musée du Caire, la momie de Ramsès II avait été envoyée en France, en 1976, pour déterminer les causes du mal étrange qui rongeait le cadavre du dernier grand pharaon qui régna de 1279 à 1213 avant J.C. C'était la première fois qu'une dépouille de pharaon quittait l'Egypte.

Les analyses effectuées en France avaient diagnostiqué un champignon rare, le daedalea biennis fries, comme cause du mal qui rongeait la momie. Le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) avait alors été autorisé en mai 1977 à traiter la momie aux rayons gamma pour endiguer cette "mycose". La dépouille de Ramses II avait ensuite été rapatriée en Egypte.